Imaginez la scène : vous venez d’acheter la maison de vos rêves. Les plans sont prêts, le financement est en ordre, et vous n’attendez plus que votre permis de construction pour lancer les travaux. Soudain, tout s’arrête. Les services gouvernementaux sont injoignables. Vos documents restent bloqués. Aucune réponse ne vous parvient. Ce n’est pas de la fiction, c’est ce qui est arrivé en Wallonie, en Belgique, en avril 2025 à cause d’une cyberattaque.

Une cyberattaque a paralysé le Service public de Wallonie (SPW), rendant de nombreux services numériques inaccessibles. Les conséquences ont été immédiates : retards dans le traitement des permis de construire, des primes de rénovation, et d’autres demandes administratives pourtant cruciales pour les citoyens et les entreprises.

Une attaque qui sème le chaos… sans rien demander

Fait surprenant : contrairement à la majorité des attaques informatiques de cette ampleur, les pirates n’ont pas demandé de rançon. Aucune note ne réclamait de l’argent. Aucun message n’exigeait de paiement en cryptomonnaie. Encore plus étonnant, aucune fuite massive de données n’a été détectée à ce jour (Source :  RTBF)

Pourquoi, alors, déclencher une cyberattaque aussi complexe sans exiger de rançon ? C’est justement ce qui rend cette attaque particulièrement inquiétante. Elle nous rappelle que la cybercriminalité n’a pas toujours un objectif financier immédiat. Parfois, c’est la désorganisation elle-même qui est visée.

Ce n’est pas sans rappeler la panne d’envergure survenue en Espagne, qui avait paralysé plusieurs services critiques pendant des heures. Différents incidents, même sans vol de données ni demande de rançon, peuvent avoir des effets paralysants sur des systèmes entiers.

Que voulaient vraiment les attaquants ?

L’absence de revendication soulève plusieurs hypothèses :

  1. Sabotage pur et simple : Certains cybercriminels ne cherchent pas à extorquer de l’argent, mais à désorganiser les services, créer le chaos ou tester les défenses informatiques d’une organisation.

  2. Préparation en coulisses : Il est aussi possible que les attaquants soient toujours en observation. Ils ont peut-être infiltré le système pour poser des balises, observer les flux, ou préparer une attaque plus ciblée à long terme.

  3. Message politique ou démonstration de force : Dans certains cas, ces actes peuvent être une forme de pression indirecte ou un signal envoyé à d’autres gouvernements ou organisations.

Quelle que soit la motivation, l’effet reste le même pour les citoyens : des services interrompus, des projets bloqués, et un sentiment d’insécurité numérique grandissant.

Ce qui a permis l’attaque : une faille familière

Selon l’enquête, les pirates ont exploité des serveurs désuets, exposés à Internet et non mis à jour. Une fois à l’intérieur du réseau, ils ont escaladé les privilèges pour obtenir un accès administrateur complet. Ils ont ensuite installé un logiciel de contrôle à distance, leur permettant de naviguer librement dans les systèmes du SPW.

Ce type de scénario n’est pas réservé aux grandes institutions publiques. Il est malheureusement courant chez de nombreuses PME, où les mises à jour sont repoussées et où les systèmes vieillissants sont laissés en place, « parce qu’ils fonctionnent encore ».

PME : que faire quand l’attaque ne fait pas de bruit ?

Ce que la situation en Belgique nous apprend, c’est qu’une cyberattaque peut causer autant de dommages sans voler de données, ni même se manifester ouvertement. Voici ce que vous pouvez mettre en place dès maintenant pour éviter un tel blocage :

  • Faire l’inventaire de vos équipements et logiciels : Savez-vous exactement quels systèmes ou applications sont actifs dans votre entreprise ?

  • Appliquer les mises à jour critiques : Un système à jour est une cible bien moins facile pour les pirates.

  • Installer un système de détection et de prévention d’intrusion : Ces outils ne se contentent pas de repérer les comportements suspects. Ils peuvent aussi bloquer automatiquement certaines menaces avant qu’elles ne causent des dommages, comme une tentative de connexion non autorisée ou un transfert de données vers l’extérieur.

  • Préparer un plan de réponse aux incidents : Que feriez-vous si demain matin, vous perdiez l’accès à vos courriels, à vos systèmes de gestion ou à vos fichiers clients ?

  • Former vos employés : Même les attaques silencieuses peuvent commencer par une action humaine anodine, comme l’ouverture d’un courriel piégé ou la désactivation accidentelle d’un antivirus.

Mon Technicien : une équipe qui veille, même quand tout semble calme

Chez Mon Technicien, on ne surveille pas que les grosses alertes. On garde aussi un œil sur les signaux faibles. On sait que les cyberattaques les plus dangereuses sont parfois les plus silencieuses.

Notre rôle, c’est de :

  • Vous aider à prévenir les intrusions, même invisibles ;

  • Vérifier la santé réelle de votre infrastructure TI ;

  • Former vos employés à réagir aux premiers signes d’attaque, qu’ils soient techniques ou humains.

Pensée du jour 💭

« Ce n’est pas parce qu’on n’entend pas le loup qu’il n’est pas dans la bergerie. »

— Proverbe TI, version cyber 2025