Vous laisseriez quelqu’un se promener librement chez vous juste parce qu’il a montré une pièce d’identité à la porte ? Probablement pas. Pourtant, c’est ce que font encore de nombreuses entreprises avec leurs systèmes informatiques et leur sécurité. Le modèle Zero Trust change la donne : même après avoir validé l’identité d’un utilisateur, il surveille constamment ce qu’il fait. Si quelque chose semble louche, l’accès est immédiatement coupé.

Qu’est-ce que le Zero Trust ?

Le modèle Zero Trust (ou « confiance zéro ») est une approche de sécurité informatique qui repose sur un principe fondamental : ne faire confiance à personne par défaut, qu’il s’agisse d’un utilisateur interne ou externe. Chaque tentative d’accès doit être rigoureusement vérifiée, quel que soit le contexte. Contrairement aux méthodes de sécurité traditionnelles qui considèrent les utilisateurs internes comme fiables, le modèle Zero Trust exige une vérification systématique de l’identité et du comportement à chaque connexion.

En 2023, le coût moyen d’une cyberattaque pour une entreprise canadienne s’élevait à 6,94 millions de dollars, selon une étude menée par IBM auprès de 26 entreprises victimes. Pire encore, il faut en moyenne 215 jours pour détecter et contenir une violation de données, soit près de sept mois pendant lesquels une entreprise peut être vulnérable à d’autres attaques. (Source : La Presse))

 

Les limites des VPN et l’émergence du Zero Trust

Historiquement, les entreprises ont utilisé des réseaux privés virtuels (VPN) pour sécuriser les connexions à distance. Mais cette technologie est aujourd’hui dépassée. En 2023, le nombre de failles de sécurité liées aux VPN a augmenté de 47 % par rapport aux deux années précédentes. (Source : Top10VPN). De plus, 56 % des entreprises ont été victimes de cyberattaques exploitant des failles dans leurs VPN au cours de l’année écoulée. (Source : Zscaler)

Les VPN créent une connexion directe entre l’appareil de l’utilisateur et le réseau de l’entreprise, mais une fois connecté, l’utilisateur a souvent un accès élargi, ce qui facilite la propagation d’une attaque en cas de compromission. Le modèle Zero Trust, lui, repose sur une gestion des accès beaucoup plus fine et adaptative, empêchant une menace isolée de se propager.

Les piliers du modèle Zero Trust pour votre entreprise

Le modèle Zero Trust repose sur quatre principes clés :

1. Vérification constante

Chaque utilisateur et chaque appareil doit prouver son identité à chaque tentative de connexion, et cette vérification est renouvelée en permanence aux 5 secondes.

2. Accès conditionnel

L’accès est accordé uniquement si certaines conditions sont respectées (emplacement, type d’appareil, rôle de l’utilisateur, etc.).
Le Zero Trust et l’accès conditionnel poursuivent le même objectif : limiter l’accès aux ressources en fonction de critères précis pour protéger les données sensibles. Cependant, le Zero Trust va plus loin : alors que l’accès conditionnel contrôle l’entrée, Zero Trust surveille en continu le comportement après la connexion.

3. Segmentation du réseau

Les ressources critiques sont isolées pour limiter l’impact d’une intrusion.

Imaginez un labyrinthe avec des portes verrouillées. Certaines portes s’ouvrent en fonction de votre identité et de votre rôle, tandis que d’autres restent fermées. Si un pirate informatique tente de franchir une porte qui ne lui est pas destinée, l’accès est immédiatement refusé. Cette approche permet de limiter la portée d’une attaque.

4. Surveillance continue

Les activités suspectes sont analysées en temps réel. Si un comportement anormal est détecté (connexion inhabituelle, transfert de fichiers massif, etc.), l’accès est automatiquement suspendu pour protéger le système.

Zero Trust vs MFA : une combinaison gagnante pour votre sécurité

Le MFA (authentification multifactorielle) permet de vérifier l’identité d’un utilisateur lors de la connexion, mais il ne protège pas contre une activité suspecte après l’authentification. C’est un peu comme vérifier l’identité de quelqu’un avant de lui ouvrir la porte (MFA), puis surveiller ce qu’il fait une fois à l’intérieur (Zero Trust). S’il essaie d’ouvrir des tiroirs verrouillés sans permission, le système le repère et le fait sortir immédiatement.

Zero Trust va plus loin : une fois l’utilisateur authentifié, le système continue de surveiller son comportement en temps réel. Si une activité inhabituelle est détectée, l’accès est immédiatement suspendu, même si le MFA a été validé. Si un employé valide son MFA mais commence à transférer des fichiers sensibles vers une source externe inhabituelle, le système Zero Trust détecte cette anomalie et bloque automatiquement l’action.

Les défis de l’implantation du modèle Zero Trust

Changement culturel

L’adoption du Zero Trust demande une nouvelle approche dans la gestion des accès. Les employés doivent s’adapter à des processus de connexion plus rigoureux, mais ces changements sont essentiels pour garantir la sécurité.

Investissement technologique

La mise en place d’un environnement Zero Trust implique des investissements dans des solutions de gestion des identités, de segmentation du réseau et de surveillance continue.

Gestion des accès complexes

Il est crucial de cartographier précisément les ressources de l’entreprise et de définir qui peut y accéder dans quelles conditions. Cette configuration initiale demande du temps et de la précision.

Un modèle adapté aux menaces modernes

Les cyberattaques sont de plus en plus sophistiquées. Les anciennes solutions comme les VPN ne suffisent plus. Le modèle Zero Trust offre une protection avancée en combinant vérification continue, segmentation du réseau et surveillance en temps réel.

L’adoption du modèle Zero Trust demande une phase de transition et des investissements initiaux, mais les bénéfices en matière de sécurité, de conformité et de protection des données en font une stratégie essentielle pour les entreprises modernes.

Chez Mon Technicien, nous accompagnons les entreprises dans la mise en place de solutions Zero Trust adaptées à leurs réalités. Grâce à notre expertise en gestion des accès, en surveillance continue et en protection des données, vous travaillez en toute confiance, où que vous soyez.

Pensée du jour:

« En cybersécurité, mieux vaut poser trop de questions que de faire trop confiance. »